Normes et Déconstruction

J'ai l'impression d'enfin reprendre le temps de vivre, de créer mon rythme, lenteur en matinée, doucement l'après midi, et furieuses soirées. Je consulte avec un grand amusement mon planning des prochains jours, parsemé de symboles dont je ris. 

J'ai vu sur un pont ces fameux tas de ferrailles, les cadenas de l'amour, lovelock, où comment un couple témoigne son amour l'un envers l'autre. J'avais entendu parler de ce phénomène en Chine notamment, mais je n'en avais jamais vraiment croisé en Province. Un petit voyage m'a fait prendre conscience de la connerie de ce protocole. Et oui, le symbole du cadenas me dépasse totalement. J'ai tenté de lire quelques trucs à ce sujet, je cherchais un point de vue pour comprendre, un témoignage d'une neuneu fleur bleue, mais que dalle. Pas besoin de tout ca, l'histoire est très simple et c'est gerbant.

Doudounet aime doudounette, et pour se témoigner ce respect mutuel ou ce sentiment qui illumine leur quotidien, doudounet et doudounette décident verrouiller leur amour en enchainant leurs initiales préalablement inscrites sur un cadenas. Et bien sur, pour ajouter au drame romantique, dans la grande lignée de la littérature, la clé du cadenas est jettée dans le fleuve qui s'écoule en dessous. Vaste tradition de société judéo chrétienne (je n'en sais rien pour d'autres cultures) : l'eau est purificatrice, elle est beauté, elle est sacrée. A choisir, je pense que le Mekong peut être un bon endroit, puisqu'en gave période de sécheresse, presque à l'agonie, sa terre est en train de croûter sous le manque de l'eau. Métaphore du manque de l'autre, de l'absence vitale,  ou moyen efficace pour retrouver la clé du cadenas si à l'occasion tu veux te barrer, souffler, respirer et tenter de déconstruire la norme !

Je ne comprends pas comment ca peut faire rêver la jeunesse, ou n'importe quel couple. Ca me fait gerber. Comment peut on s'intégrer dans ce genre de norme. Je me dis que ces couples là sont certainement les mêmes qui surfent sur ce genre de site.  Sur lequel, d'ailleurs, on tombe sur cette photo :

Quelle ironie je trouve.