Working class

C'est drole comme un mot est tout de suite connoté. Et sans connaitre l'histoire de celui qui le prononce, toutes les interprétations sont possibles. Raconter un peu son histoire, c'est dire qui parle, d'où il parle, c'est affirmer les codes culturels que l'on partage.

J'ai longuement étudié les thèmes de culture, culture populaire, tribus underground, et classe ouvrière. Alors un resto prolo, y'a rien de plus banal. Ne pas avoir peur des mots : des ouvriers qui à la pause repas viennent picoler et manger, avant de retourner taffer. Les cigarettes qui se fument délibérément, les voix chaudes et endiablées, les rideaux provençaux, le poêle à pétrole, la familiarité. Des réunions dans la zone industrielle me permettent d'y retourner régulièrement. 

Car tout ca, j'ai eu la chance de ne pas avoir à la vivre au quotidien, j'ai pu, faire des études, prendre un diplome. Je ne venais pas des bas fonds, mais je suis la première dans la lignée familiale à avoir fait des études, brillantes. Je travaille dans des conditions physiques plus que favorables. Je ne pourrais jamais comparer ma vie professionnelle à celle de mon père. Je ne trime pas. L'usine le détruit. D'autres points me pèsent, malgré tout je n'ose pas me plaindre, en connaissance de cette cause.

J'ai trainé dans ces bas fonds, en quête d'une identité. Aujourd'hui j'y passe encore. Les restos prolos, c'est une familiarité toute personnelle. J'aime!