HUNGER

Tôt, le matin, je me suis pressée, bien bachée, vers ce grand boulevard, où la circulation est incessante, bruyante et lumineuse. Attendre un bus. Le pas rapide, le nez sous l'écharpe, les épaules voutées. Jusqu'au carrefour, ultime virage avant mon arrêt.
Vue/Odeur/BEURRRK/
Tôt le matin, il ne fait vraiment pas bon se passer devant un Mac Do. Je pense à ces gens qui dès 7h00 s'empiffrent de protéines, de graisses, de sucre, de malbouffe. Un haut le coeur me prend, vite, le nez sous l'écharpe, les épaules voutées, mon pas se presse un peu plus, vite, voilà mon bus !!

Le soir, un film.
HUNGER, de Steve Mac Queen.
1981, des détenus de l'IRA refusent de porter l'uniforme des prisionniers de droit commun, et mènent pendant 5ans une grève de l'hygiène et des couvertures.
Le film se suspend pendant la conversation entre Bobby Sand et le curé de la prison, dialogues, et scène en contre jour, centrale.
Puis se rompt : grève de la faim, rapport au corps, et mort.

Réalisé par un plasticien parait-il très connu et reconnu,  HUNGER relève, malgré des violences institutionnelles et corporelles insoutenables, de la beauté. Ces trois parties, le basculement des couleurs, la détermination, ces corps, ces côtes, des coups.

A voir impértivement !

Votre corps touche votre engagement au monde, prenez en soin !